Une nouvelle voie de chemin de fer est créée dans le Morvan

Une nouvelle voie de chemin de fer est créée à Ouroux en Morvan pour accueillir un wagon bleu acheté en Suisse. Le projet a impliqué la collaboration de plusieurs personnes et associations, ainsi que la construction minutieuse de la voie avec sous-couche, ballast, traverses et rails.

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Un wagon bleu à voie métrique a pris ses quartiers depuis quelques semaines sur la commune d’Ouroux en Morvan. Il s’agit d’un wagon qui ne passe pas inaperçu puisqu’il est bleu et il a été “posé” sur une voie de chemin de fer créée spécialement pour lui. Un bel ouvrage que l’on peut voir entre la gare et la salle des fêtes d’Ouroux en Morvan, qui est je le rappelle l’ancien dépôt du Tacot du Morvan. Bref, tout un symbole.

Mais comment un tel engin a-t-il pu arriver à Ouroux ? Dans une commune qui n’a plus vu de train ou ne serait-ce qu’un de ses éléments depuis 1939 ? C’est tout une histoire ou plutôt un jeu de piste, qui aura amené Michel, car il s’agit de lui, à rencontré de nombreuses personnes de diverses associations, toutes férues de trains en particuliers et de chemins de fer principalement. Je lui laisse la parole car il explique cette aventure mieux que moi ……

Suite à ma rencontre avec Monsieur Louben du musée du chemin de fer à Montmarault, dans l’Allier, un homme très sympathique, il m’a fait découvrir sa collection privée de trains et de wagons. Actuellement, il l est en train de restaurer une machine. Il m’a dit qu’il venait de recevoir un texto indiquant qu’il y avait un wagon couvert à vendre en Suisse. Il m’a donné 24 heures pour me décider, et je lui ai dit "action tout de suite, tu achètes".

Huit jours après, avec Brigitte, nous sommes partis en Suisse. Nous avons rencontré le chef d’atelier chez Verlaine et nous nous sommes mis d’accord avec lui, c’était parfait. Nous avons visité l’atelier et entamé les démarches pour rapatrier le wagon. Le transporteur, avec qui ils ont l’habitude de travailler, a chargé le wagon en Suisse, à Montreux. J’ai suivi le camion et le wagon car l’étape suivante était la frontière. Le transporteur avait préparé tous les documents, mais il fallait payer la TVA sur le wagon et les droits d’autoroute à la frontière. Le lendemain matin, en fin de matinée, le transporteur est arrivé avec le wagon à Montmarault. Avec notre équipe de tacoteurs, nous avons réfléchi à la manière de le décharger. Ce monsieur n’est pas arrivé ainsi mais par un concours de circonstance. Tout à commencer avec la rencontre à la chapelle de Chaluzy du responsable qui a fait le documentaire sur le tacot et l’exposition à côté de Nevers et m’a dit d’aller voir Monsieur Louben. J’ai pris contact avec lui et nous avons discuté de tout ce qui tourne autour de l’acquisition d’un wagon, des démarches à suivre, etc. Mon objectif était d’acquérir le wagon, c’était la première pierre de ce projet.

Ensuite, je me suis rendu dans le Nord, au musée du chemin de fer et au festival du chemin en voie normale. Là-bas, ces gens m’ont dit qu’il fallait aller à la Baie de Somme. Donc, le samedi et le dimanche, je suis parti à la Baie de Somme pour rencontrer le président et le responsable du train de la Baie de Somme. Ils m’ont fait l’exposé et la visite de l’atelier, c’était magnifique et super. L’association de la Baie de Somme compte 120 employés et 4040 bénévoles. C’est une grosse structure avec une dizaine de machines qu’ils ont récupérées ou achetées et récupérées à travers l’Europe.

Après, il fallait aller voir les gars de Saint-Just-en-Chaussée, au nord de Paris. Quinze jours après, j’étais à Saint-Just-en-Chaussée. Le musée était fermé, mais il y avait deux gars qui travaillaient là et qui nous ont accueillis magnifiquement. Nous avons fait les premiers tours de vapeur avec leur machine. C’était une semaine avant l’ouverture officielle de leur ligne, donc nous sommes venus directement avec les gars du charbon.

Et puis après, bien sûr, il y a le musée à Montmarault avec Monsieur Philippe, et le projet n’est pas encore terminé.

Un wagon à Ouroux en Morvan

C’est donc dans la matinée du 4 juin 2025 que le fameux wagon est arrivé. Transporté sur une remorque tracté par un imposant tracteur. Je vous renvoie vers la vidéo qui vous permet de voir sa descente de la remorque et positionné non loin de la salle des fêtes.

Mais qui dit installation du wagon, dit construction de la voie de chemin de fer qui va le recevoir de manière définitive. Il s’agit donc de récupérer des rails, mais également du ballast comme des traverses. Bref, une préparation, qui va voir un équipage fort nombreux, jouer à un moment donné au train, plus exactement à la poussette d’un petit, mais très petit wagon. Mais nous n’en sommes pas encore là !

Trouver de quoi faire une voie de chemin de fer

Une voie de chemin de fer, quel que soit son écartement, se compose de quatre éléments qui sont indissociables l’un de l’autre. Tout d’abord la sous-couche qui est en ensemble de sable et de gravillons. On trouve par dessus le ballast qui est composé schématiquement de très très gros graviers. C’est un lit de pierre qui permet de recevoir le troisième élément que sont les traverses. Elles sont généralement en bois mais également en béton. Le bois ayant la particularité d’être souple mais en même temps de pouvoir s’enflammer. Pour ce qui concerne le béton, il est ferraillé et donc moins souple tout en n’ayant pas de risque de brûler. Que ce soit en bois ou en béton, les traverses reçoivent le dernier élément qui va permettre la circulation des trains. Il s’agit bien sûr du rail. D’une hauteur différente suivant l’écartement du train, il est fixé aux traverses via des tirefonds ou attaches.

C’est donc ces quatre éléments qui doivent donc être posés afin de recevoir le wagon dont les bogies sont posées provisoirement sur des traverses d’autoroute. Même si elle est un peu plus grande que le wagon, nous sommes bien dans la création d’une voie de chemin de fer.

Premier travail dans la recherche de l’espace et sa délimitation. Et c’est juste devant le terrain de boule que l’espace est trouvé.

On emploie des engins mécaniques afin d’enlever la terre qui sera remplacée par la sous-couche. Nous sommes le 18 juin 2025 et je vous propose une vidéo qui détaille les différentes opérations pour la mise en place de la sous-couche.

L’opération suivante est la pose du ballast qui se fera le lundi 27 juin de manière rapide puisque fait à la main tout simplement.

Va suivre la pose des traverses et des rails. Mais cela est une autre histoire qui va demander auparavant d’aller chercher ce matériel dans le dépôt d’une ligne de chemin de fer locale. Et là, je vous laisse apprécier la vidéo qui a été tournée à Bligny sur Ouche.

Bien sûr, auparavant, il avait fallu couper les rails, qui après transport allaient servir à créer la voie.

La création de la voie de chemin de fer

On est le 8 juillet 2025 et la voie de chemin de fer continue à être créée. On commence par poser les traverses coupées à bonne longueur puis on remet du ballast. Car il s’agit que l’ensemble tienne.

Vous remarquerez que tout a été fait dans les règles de l’art. De la pose de la sous-couche, au ballast, puis les traverses et enfin la pose des rails qui va permet d’avoir la voie métrique pour recevoir le wagon bleu. Justement voici tout d’abord la pose des rails.

Puis ensuite leur fixation. Car oui, il s’agit que les rails qui vont recevoir le wagon puissent être convenablement fixés. Là encore, tout est fait dans les règles de l’art.

Positionnement du wagon sur la voie de chemin de fer

On a donc créé une voie de chemin de fer de quelques mètres, avec tous les composants permettant de dire qu’il s’agit d’une portion de voie métrique.Comme on l’a vu, tous les éléments constituant une telle voie sont présents. Il ne manque rien sauf le wagon. Et justement, il s’agit de le déplacer de sa position actuelle vers la voie qui a été construite spécialement pour lui. En ne s’aidant que d’un tracteur et de deux glissières d’autoroutes. Vous êtes prêt ? C’est parti !

Si d’aventure vous passez à Ouroux en Morvan, passez donc voir le wagon pour lui dire un petit bonjour. Et n’hésitez pas à en parler autour de vous. Plus il y aura de visiteurs, plus cela fera plaisir aux personnes ayant contribué à son installation et bien sûr à Michel.


par Laurent

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